A l'heure où s'ouvre l'exposition universelle de Milan ayant pour thème "Nourrir la planète", nous ne pouvons nous empêcher d'écouter attentive-ment ce que le pavillon de la France transmet comme message et de le relier à l'enquête publique DUP Corbeville qui veut exproprier un agriculteur de 50 hectares de terres parmi les plus fertiles d'Europe pour faire... on sait pas quoi, le dossier ne le précisant pas.
Ecoutons tout d'abord le Président de la Républi-que. Sur le site de l'exposition universelle 2015, on peut lire dans la partie "Réponses de la France" des phrases qu'il a prononcées le 11 septembre 2012, à Rennes et qui sont donc visiblement toujours d'actualité au plus haut niveau de l'Etat): « Pour nourrir le monde, toutes les agricultures de tous les pays... (lire la suite)
« Pour nourrir le monde, toutes les agricultures de tous les pays doivent être mobilisées, mais la nôtre est de notre responsabilité. Nous devons aider les autres pays à produire davantage. Notre agriculture a donc un rôle majeur à jouer dans la fourniture des denrées agricoles et dans l’équilibre des marchés mondiaux.
C’est l’objectif que je lui fixe. La France doit contribuer à nourrir la population de la planète et à agir ici pour l’emploi et pour nos territoires ». (François Hollande)
Nous ne comprenons donc pas pourquoi 50 hectares du Plateau de Saclay devraient être rayés de la carte agricole (empirant les plus de 1 000 hectares bétonnés sur le Plateau entre 1982 et 2008).
De plus, il est écrit sur le site de l'exposition universelle, partie "Pavillon de la France" que:
"les organisateurs de l’exposition universelle de Milan 2015 cherchent à apporter des réponses à la question : “Comment assurer à toute l’humanité une alimentation suffisante, de qualité, saine et durable ?”.
La France étant directement concernée par cette problématique, sa participation reflète une volonté forte de s’inscrire pleinement dans ce questionnement et d’y apporter des réponses concrètes et adaptées à la diversité des situations. Forte d’atouts organisationnels, économiques et scientifiques incontestables, renforcés par des politiques publiques adaptées, la France est à même de s’impliquer pleinement dans l’ensemble des enjeux liés à la préservation de la qualité des produits et de l’environnement avec l’objectif de nourrir toute la planète.
La diversité de ses modèles agricoles et de ses ressources halieutiques lui permettent en effet d’assurer tout à la fois l’aménagement de ses territoires et une forte présence sur les marchés mondiaux. Forte de la diversité de ses produits - alliant du standard aux produits du terroir - et d’une industrie agroalimentaire innovante qui a su s’adapter aux nouvelles attentes sociétales en matière d’alimentation, elle a réussi à maintenir et à développer un modèle gastronomique alliant tradition et modernité, santé et plaisir. Elle peut également s’appuyer sur une recherche publique et privée, ainsi que sur un réseau d’établissements supérieurs, dont la qualité unanimement reconnue dans le monde lui permet d’apporter, notamment grâce au progrès scientifique et à l’innovation, des réponses aux défis alimentaires présents et futurs.
Le modèle alimentaire défendu par la France s’inscrit aujourd’hui en parfaite cohérence avec la logique internationale de respect de la diversité des modèles alimentaires mondiaux, de l’indispensable équilibre entre plaisir et santé, de la nécessaire préservation des ressources de la planète et de la durabilité des modèles alimentaires.
Pour ce faire, la France entend poursuivre sa mobilisation pour maintenir la sécurité alimentaire au cœur de l’agenda international et promouvoir une gouvernance regroupant l’ensemble des parties prenantes (décideurs politiques, organisations de producteurs, ONG, secteur privé, chercheurs) de la sécurité alimentaire. Son rôle dépasse donc sa seule présence économique sur les marchés mondiaux, présence qui reflète toute l’importance du secteur agricole, halieutique et agroalimentaire dans l’économie nationale du pays."
Nous demandons donc de commencer à appliquer concrètement ces belles (très belles) paroles
dès cette enquête publique DUP Corbeville et que l'Etat renonce à exproprier un agriculteur de 50 hectares de terres fertiles qui servent à nourrir la planète.
Si cette DUP sur ces terres agricoles était maintenue, malgré les affirmations fortes lors de l'exposition universelle de Milan, nous serions conduits à y voir une incompatibilité évidente entre "de beaux discours" et les faits. Ce qui serait de très mauvais augure à l'heure où la France va organiser la conférence mondiale sur le climat: d'où par exemple proviendra le blé qui nourrira la conférence?
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