Si le fond du dossier est bien sûr capital, sa forme n'est pas moins essentielle = c'est elle qui permet (ou pas !... et en l'occurence, plutôt pas...) à des non-initiés de rentrer dans le texte, de le comprendre aisément. Ce qui est le moins qu'on pourrait attendre d'un dossier d'enquête PUBLIQUE.
Et pourtant, nous avons relevé, en le lisant, un nombre conséquents de mots en anglais, de passages écrits dans un jargon totalement hermétique pour qui n'est pas urbaniste, et un certain nombre de phrases qui nous auraient fait rire si elles ne se trouvaient pas dans un dossier qui conditionne l’avenir de notre territoire.
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Des
mots en anglais, qui plus est, inconnus...
Plus à l’ouest, au sud du Moulon ou à plus long terme à l’arrière du CEA, on pourra avoir une sorte de « parkway» qui s’installera sur la pente. Il s’agit aussi de donner plus de qualité au rebord sud du plateau de telle sorte que ces voies nouvelles s’implantent dans un paysage, sans détruire celui qui existe.(page 26)
Le Deck est la figure identitaire du campus urbain du Moulon, se constituant selon une logique de séquençage. Il est en effet animé par des intensités variables en fonction des programmes le bordant, et des infrastructures le jalonnant.
Par endroit, un jargon totalement hermétique pour qui n'est pas urbaniste (à venir)
Des phrases risibles ailleurs que dans un dossier engageant l’avenir de
notre territoire.
Page 23 : « La proposition consiste à structurer le campus autour d’un tracé linéaire constitué d’une séquence de lieux publics très variés intégrant dans des espaces publics de qualité les différentes mobilités prévues. Ce tracé est un condensateur d’usages et constitue l’espace public représentatif du campus. Il est un tuteur qui définit un principe spatial fixe sur et autour duquel pourront se développer différentes formes d’urbanisation. »
Page 25 : « Le paysage du campus urbain compose une géographie des institutions, dans laquelle les espaces interstitiels seront aussi importants que les objets eux-mêmes, car c’est dans les couloirs ou dans un paysage ouvert que des échanges d’idées peuvent subvenir. » Outre la confusion entre « subvenir » et « survenir », on peut s’interroger sur un projet qui compte sur « les couloirs » pour faire s’échanger les idées !
Page 25 : « Il (le paysage) est le moyen de donner au Plateau une identité et, de façon pratique, de commencer à le transformer. »
Page 25 : « Par sa topographie, le plateau se distingue fondamentalement des vallées qui l’encadrent. Pour autant, il n’est pas plat. »
Page 28 : « Il va de soi que le potentiel de rencontres entre personnes sera d’autant plus élevé qu’il y a plus de personnes dans un espace donné. »
Page 30 : « Le paysage intermédiaire se pose en articulation entre les grands champs agricoles du plateau et le coeur du campus urbain.Ce paysage intermédiaire est une petite campagne artificielle et domestiquée. Il doit créer des lieux appropriables, beaux, joyeux, d’une manière rapide. »
Page 33 : « Les espaces publics doivent à l’instar des programmes être mutualisés au maximum. Ce sont des lieux de mixité, de partage, où l’un se révèle à l’autre. »
Page 34 : « L’attention aux mobilités est essentielle dans la création d’un écosystème urbain. Elles assurent la fonctionnalité (maitrise et diversification des flux) et la qualité de vie du campus (les mobilités conçues comme lieux d’échanges et de parcours urbains et non uniquement comme espaces de gestion de flux) ; elles en constituent la sève. Elles ne sont donc pas seulement des moyens de déplacement mais se constituent en véritable valeur urbaine. »
Page 35 : « Les limites, interfaces entre l’urbanisation et le grand paysage, ne doivent pas être considérées comme un trait qui sépare mais comme une épaisseur où quelque chose advient, un seuil.
Le seuil est à la fois le début d’un lieu et l’accès à ce lieu ; il fonctionne comme un espace d’accueil qui invite au passage et au franchissement. Il permet donc de distinguer deux lieux sans les cloisonner et constitue le lieu du passage. »
Page 36 : « La maille irrigue, assure les points de contacts et les traversées du site, et se différencie selon l’orientation des flux. Elle est à la fois le squelette et la sève du campus. »
Page 37 : « Le projet entend donc travailler à faire de cet espace hors du commun une polarité forte, et lui conférer une identité urbaine exacerbée. Il peut être conçu comme l’élément « spectaculaire » propre à toute ville : à la fois comme ce qui « se donne en spectacle », c’est-à-dire à contempler (l’environnement urbain comme spectacle urbain), et comme le lieu d’événements programmés ou spontanés, laissant la possibilité à l’imprévisible de se produire (la ville comme espace support de loisirs dans lequel l’usager recherche le spectacle). »
Page 37 : « L’espace public majeur, dans son caractère monumental et sa vocation à devenir un lieu de forte densité et de vie publique intense appelle ainsi un urbanisme dense, fort et extraverti qui s’exprime à travers la présence de grands volumes. »
Page 48 « Des trafics inférieurs à 5 000 véhicules /jour sur les voiries apaisées. »
Page 55 : « Valoriser le milieu existant afin de proposer une transition agréable entre le campus et les milieux forestiers. Favoriser l’arrivée de nouvelles espèces par le biais d’un entretien soigné. »
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